mercredi 9 novembre 2011

Jens Lekman et Bon Iver au Pitchfork festival, Paris, 29 octobre 2011

Le festival du célèbre site US Pitchfork qui s'est produit pour la première fois en Europe dans la Grande Hall de la Villette à Paris n'est pas passé inaperçu les 28 et 29 octobre dernier. C'est la date du samedi qui a retenu toute mon attention car  ce soir-là Jens Lekman et Bon Iver figuraient à l'affiche co-programmmée par Justin Vernon (alias Bon Iver ) lui-même.

Jens Lekman s'est produit seul accompagné d'un batteur. Son concert s'est agréablement ouvert sur le morceau I saw her in the  anti war demonstration.  La voix est sublime et le ton généreux... Jens Lekman me touche  mais je m'attendais à le voir arriver avec davantage de musiciens sur scène, voire même des choristes pour mieux servir l'orchestration de ses morceaux. Les morceaux sont donc joués dans une version plus simple avec pour tout accompagnement  une guitare et la batterie pour la première partie du concert. Quelques parties samplées sont ajoutées sur les derniers morceaux joués . En toute simplicité et toujours avec l'authenticité qui catactérise Jens Lekman, des passages du concert se révèlent très entraînants : le "Bomp-a-bomp-a-bomp-a-bomp-a-bomp-a-bomp-a-bomp!" repris en choeur par une partie du public sur A sweet summer's night on Hammer hill fait palpiter le coeur des amateurs de la musique de Jens Lekman et l'extrait de son dernier EP An argument with myself (en vidéo ci-dessous) envoie quelques touches de soleil dans une hall de la Villette bien trop grande pour accueillir un concert qui aurait certainement pris une ampleur plus délicate dans un cadre plus intimiste. La simplicité de la représentation aura eu le mérite de présenter les morceaux dans une version très douce et joliment minimaliste: Black Cab en version acoustique reste un très beau souvenir de cette soirée....
Et la joie pour moi de voir enfin Jens Lekman sur scène...

"Bomp-a-bomp-a-bomp-a-bomp-a-bomp-a-bomp-a-bomp!

Can you hear the beat of my heart?"


L'évènement très marquant de la soirée fut la prestation très attendue de Bon Iver. Le public, en grande partie anglophone, barbu et vêtu de chemises à carreaux était venu en masse pour écouter le magnifique concert joué par Justin Vernon et 8 de ses musiciens. Les instruments présents sur scène sont d'une grande richesse et d'une grande variété: guitare, double batterie, violons, trombone, clarinette, trompette, une sorte de saxophone pour ne citer qu'eux... La mise en lumière est également très réussie.

Lorsque les premières notes de Perth ont été jouées, un frisson d'émotion a parcouru l'assemblée. Une émotion qui ne nous quittera pas tout au long du concert tant la voix de Justin Vernon associée au jeu quasi millimétré de chaque instrument dégage une beauté d'une rare intensité. Le jeu sur scène est vraiment impressionnant et donne un son au rendu majestueux, parfois épique toujours bien maîtrisé en une force retenue qui se déploie et s'élance juste au bon moment sans jamais en faire trop. Chaque roulement de tambour est mesuré, chaque sonorité tellement nette. Tout cela donne une justesse magnifique créant ainsi une harmonie divine. La Grande halll de la villette aura pris des allures de cathédrale ce soir-là et lorsque le public est invité à reprendre en choeur les paroles "What might have been lost" sur le morceau The wolves (Act I and II), la sensation de communion est envoûtante.
Bon Iver offre sur scène un voyage qui porte les noms de Perth, Calgary, Emma et parvient à toucher une certaine grâce qui va droit au coeur... En un mot, magique...

 
 







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